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J'ai passé mon CAP Pâtissier en candidat libre


Tout commença en février 2019.

Beaucoup de projets se bousculaient dans ma tête, et le CAP Pâtissier en faisait partie. Je n'avais jamais réalisé d'autres pâtisseries que des gâteaux au chocolat, des tartes ou quelques Nude Cake. Depuis mon plus jeune âge je suis plongée dans la cuisine maison. Mon père est restaurateur et ma mère une cuisinière hors paire ! Sa tarte Tatin est la meilleure au monde ! Mais cette cuisine était différente de la pâtisserie classique, elle était rustique, tout le contraire de la pâtisserie traditionnelle (d'ailleurs si vous me suivez sur Instagram ou par ici, vous avez sûrement pu constater que je préfère nettement rester dans le rustique ! Je trouve que c'est plus chaleureux, familial, réconfortant).

Alors je devais trouver un stage dans ce domaine afin de m'en faire une réelle idée.

Je me suis rendue dans une pâtisserie très réputée près de chez moi afin de leur demander un stage d'une semaine (j'ai été aidée par la mission locale qui m'a fournit une convention de stage).

Ce jour là le patron n'était pas présent. Alors je n'ai pas laissé mon CV, j'ai préféré repasser le lendemain, pour me présenter directement. Si vous êtes à la recherche d'un stage (ou même d'un emploi) je vous conseille fortement de laisser votre CV directement aux mains des patrons. Ils ont comme ça déjà une idée de vous et ça peut jouer en votre faveur !

Nous avons un peu discuté, rapidement puisqu'il était en plein travail. Et il a accepté de me prendre une semaine en stage.


J'ai commencé le 11 mars 2019.

Totalement perdue, je découvrais ce qu'étais un laboratoire, avec des ustensiles trois fois plus grands que dans ma petite cuisine. J'ai commencé par observer, écouter chaque précieux conseil que mon patron pouvait me donner, il était très pédagogue, strict, mais pédagogue avant tout ! Et puis c'est comme ça qu'on apprend.


Quelques heures plus tard je commençais (doucement) à me créer des repères. Il me donnait quelques tâches à effectuer, comme napper des tartes, dorer les viennoiseries ou encore garnir la pâte à choux. Pour un premier jour, je paniquais de faire autant de choses, puisque tout était nouveau, mais je suivais ses conseils à la lettre et tout se passait bien.

La semaine est passée à une vitesse folle ! En même temps il faut dire que je commençais à 4h00 du matin et terminais vers 13h ! Quand je rentrais je m'effondrais jusqu'au soir, j'allais au sport à 20h, et quand je rentrais, il ne me restait plus que 3 petites heures à dormir. C'est un rythme à prendre, et qui ne colle pas à tous les trains de vie. Mais pour une semaine, avec l'excitation du stage, je ne trouvais pas le réveil si dur que ça.



Voyant que le domaine de la pâtisserie me plaisait de plus en plus, que je voulais en apprendre davantage et qu'en plus, pour mes projets, je devais être titulaire du CAP, j'ai demandé au patron s'il accepterait de me prendre en apprentissage une année. Sa réponse étant positive, je m'inscrivais à l'école le jour même.

Il faut savoir que lorsque l'on souhaite faire un apprentissage, le salaire dépend de notre âge. Ayant 20 ans à ce moment là, je coûtais bien plus cher qu'un apprenti de 16 ans, ce qui s'avère être un peu gênant pour convaincre un employeur.


La rentrée n'étant qu'en septembre, il me restait six mois à occuper. Mais quelques jours plus tard, je reçois un message de la femme du patron, me demandant de me rendre à la pâtisserie pour parler de quelque chose. Le stress est monté d'un coup ! Je m'attendais à ce qu'ils m'annoncent que finalement mon profil n'allait pas correspondre et qu'ils avaient changé d'avis sur mon apprentissage.

La boule au ventre, je me rendis sur les lieux. Ils me firent monter à l'étage, dans un petit bureau, et me firent asseoir avant de commencer.

"Que fais tu en ce moment ? Professionnellement ?" voilà la question qu'ils m'ont posée.

Puis quand j'ai répondu que je ne faisais rien jusqu'à juillet. Il m'ont proposé de me faire signer un CDD de trois mois !



Je tombais des nues ! Cette pâtisserie incroyable me proposait de rester 3 mois avec eux afin d'apprendre encore, et en tant que salarié en plus !

Sans hésiter j'ai accepté, puis quelques semaines plus tard, je commençais mon contrat.


Ces trois mois on été pour moi une opportunité de folie, et même si cela impliquait des changements dans ma vie personnelle, c'était pour le bien de mon projet.



Je suis passé par un ascenseur d'émotions maintes et maintes fois. Le boulot était dur, conséquent, et stressant.

Contrairement aux autres apprentis que mon patron avait eu, j'avais 20 ans, j'étais surmotivée, et j'avais déjà de l'expérience professionnelle (certes dans d'autres domaines mais je savais me comporter en tant que salariée). La seule chose que j'avais en commun avec les autres apprentis, c'était mes faibles connaissances de la pâtisserie. Et malheureusement, le patron ne s'en rendait pas toujours compte. Il me demandait de réaliser des préparations que je n'avais jamais faites, ou encore même jamais entendu parler, comme cette crème Chiboust qui m'angoissait au plus haut point ! J'avais souvent droit à des reproches car je ne comprenais pas tous les termes, ni toutes les préparations. Je passais mon temps à la plonge, parfois des matinées entières. C'était vraiment compliqué. Mais je me suis accroché, j'étais motivée !



J'ai eu la chance d'avoir ce patron comme maître d'apprentissage. J'ai pu réaliser des choses incroyables ! Un jour, après l'heure de débauche, un autre apprentis et moi sommes restés et avons eu la chance de faire du sucre tiré ! Des roses, des feuilles, tout en sucre bouillant, sous une lampe chauffante. Même à travers les gants je pouvais sentir la chaleur insoutenable du sucre entre mes doigts. Mais l'expérience était tellement intéressante, que je me suis aperçue seulement une fois rentrée chez moi que j'avais des cloques aux doigts !

Un autre jour, j'ai même eu l'autorisation de rester au labo, seule, pour essayer de faire une petite pâtisserie. Et quel honneur quand il a voulu que je la recommence pour la mettre dans la vitrine du magasin !


Vers la fin de ces trois mois, le patron m'a dit qu'il me sentait prête à passer mon CAP pâtissier en candidat libre plutôt qu'en apprentissage. Je suis plus âgée que les autres étudiants, j'apprends vite et un salaire d'apprenti est vraiment moindre pour payer un loyer. J'y ai réfléchi tout l'été, j'en ai discuté avec mes proches, pesé le pour et le contre plusieurs fois. Puis j'ai fini par l'appeler, pour lui dire que j'allais m'inscrire en candidat libre plutôt qu'en apprentissage. J'étais à la fois triste de quitter son entreprise puis soulagée, car c'est un rythme de vie que j'aurais eu du mal à tenir sur le long terme.


Une fois l'été terminé, je suis rentrée chez moi, et j'ai commencé à faire des recherches sur l'examen, sur des formations possibles. A cette époque j'étais suivie par la mission locale et ma conseillère m'a beaucoup aidée. On a ensemble cherché des formations qui pourraient m'apporter les bases à connaître pour le jour de l'examen et on est tombées sur le site d'une petite entreprise d'ateliers de pâtisserie basée sur Lyon qui proposait une formation avec 6 cours pour la préparation au cap pâtissier en candidat libre. Moi je n'ai pas cherché plus loin, j'ai trouvé le site sympa, les explications claires et enrichissantes, puis j'ai eu un entretien avec la cheffe de l'atelier.

Une femme qui ne m'a pas fait bonne impression, un peu hautaine. Mais qu'importe, c'était ses cours qui m'intéressaient et non elle. Alors j'ai signé. Une somme énorme, un peu plus de mille euros, parce que je pensais que cette formation allait tout m'apporter.



Les cours ont commencé quelques semaines plus tard, on a appris à réaliser trois tartes. La responsable de l'atelier présente était sympa, à notre écoute et de bon conseil. Ce qui m'a dérangé, c'est qu'on était pas préparé individuellement mais par deux. Alors on ne pouvait pas prendre en main chaque étape de la recette nous-même. Mais au deuxième cours j'ai fais la connaissance d'une femme incroyable, qui est aujourd'hui devenue une amie. Alors on se mettait toujours ensemble et c'était plus sympa !


Pour faire un petit résumé de cette formation, je ne peux pas dire que j'ai appris grand chose. Certes j'ai appris quelques trucs et heureusement ! Mais pour plus de mille euros ce n'était en rien suffisant. Même le jour du CAP Blanc qu'ils avaient organisé était moyen. Zéro suivi ! Pas de note, pas de commentaire sur nos réalisation, RIEN !

Et sur le groupe Facebook de la promo c'était encore pire ! Pas de bienveillance, les profs ne répondaient quasiment jamais. Alors j'ai cessé de publier.

Et pourtant je ne me sentais pas prête du tout pour le jour J ! Je n'avais pas acquis suffisamment de théorie, ma pratique se limitait aux choses simples, je loupais ma pâte à choux, mes viennoiseries et je ne connaissais pas la totalité des recettes demandées. Puis un jour en traînant sur Instagram, je suis tombé sur la page @thefrenchpatissier qui proposait un live gratuit sur le CAP.

Le mardi 25 avril 2020 je regardais le live de Mehdi, de @thefrenchpatissier.

Il parlait de beaucoup de choses que je n'avais pas encore vues, il donnait des astuces de fou ! Et à la fin du live, il nous parlait de sa formation. Pas de présentiel, seulement des EBOOKS et un groupe Facebook actif. Et pour 89€ diplômé ou remboursé !!! J'ai sauté sur l'occasion.

Je télécharge donc les 8 EBOOKS et commence à les feuilleter. Tout y était ! Tout l'essentiel se tenait entre mes mains (la liste du matériel à avoir, la liste des pâtisseries à connaître, des cuissons, des crèmes, des questions posées à l'oral et bien d'autres).

Mon aventure se poursuivait de plus belle !

Mon amie de la formation a elle aussi choisi de s'inscrire, on s'encourageait et se motivait ensemble. Le groupe Facebook était incroyable ! Dynamique et bienveillant, on s'encourageait tous, on se donnait des tips, on se corrigeait, bref un vrai soutien !


Mehdi lui, nous a même proposé les Lives pour répondre à toutes nos questions. Il nous a même organisé un CAP théorique blanc puis l'a corrigé en Live avec nous.

Il était là tout le temps, jusqu'au jour même de l'examen et même encore maintenant en post exam ! Et ses EBOOKS ont sauvés mon CAP.

Si vous passez votre CAP, je ne peux que vous conseiller la méthode boostée de The French Pâtissier.


Bon, cette année c'était pas de la tarte le CAP ! Le COVID qui débarque, le confinement, les dates de l'examen qui se décalent de plusieurs mois en passant de juin à septembre jusqu'à pour certains novembre ! Du stress, de l'accumulation d'entraînement qu'on ne peut pas partager suite au confinement...

Pour ne pas gâcher ou simplement pour ne pas arrêter les entraînements, j'ai créé une page Facebook où je proposait mes pâtisseries d'entraînement au prix des matières premières au grand bonheur de mes voisins. Et je remercie chaque personne qui m'a encouragée sur cette page sans même me connaître, et tous ceux qui se sont déplacés pour venir chercher mes pâtisseries. C'était une belle aventure !


Sans compter qu'à cette époque de l'année, mon conjoint et moi avions déménagé dans une (horrible) petite maison de ville qu'on a très rapidement voulu quitter. Et la cuisine était minuscule, je n'avais pas de four, mais seulement un grill dans lequel rien ne cuisait comme il fallait ! Quand j'y repense j'en rigole aujourd'hui ! Je ne sais pas comment j'ai tenu ! Puis quelques mois plus tard nous avions encore déménagé dans un petit appartement tout mignon avec, à mon plus grand bonheur, une magnifique cuisine équipée et un VRAI FOUR ! il y avait beaucoup plus de place ! Et là j'ai pu m'entraîner comme une pro ! Je ne loupais plus mes viennoiseries ni ma pâte à choux ! J'étais rassurée et je reprenais confiance pour l'examen.

J'ai reçu ma convocation en juillet. Je passais mes épreuves théoriques le 8 septembre, le jour de mon anniversaire, et le 9 septembre. Puis la pratique le 7 octobre.



J'étais une vraie boule de stress ! Il était impensable pour moi de louper cet examen... De 1 : car c'était la dernière année pour les candidats libres de le passer sans stage, et sur une journée (l'année prochaine une réforme est annoncée et tout le programme changera). Et de 2 : car vu tout l'argent investi pour y arriver je n'avais pas le droit de le rater !

Entre la tenue professionnelle, les livres, la formation, le matériel et la matière première, je n'ai même pas souhaité faire le calcul au risque de tomber dans les pommes.


Le jour des épreuves arrivait au galop, mais je me sentais prête !



Voici comment je me suis lancée dans l'aventure du CAP pâtissier en candidat libre. Je publierais très prochainement un second article avec cette fois, le jour J des épreuves théoriques et de l'épreuve pratique.


Et si vous avez des questions sur ce sujet n'hésitez pas à me les poser en commentaire ♥


Marion













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